mardi 21 juillet 2015

Pologne - Tchéquie - Suisse

2 juillet 2015. Onze heures trente. Nous quittons la Roumanie et entrons en Hongrie.

Cent cinquante kilomètres de champs, une route plate, bordée de pistes cyclables, une foule à vélo, deux trois traban, des cigognes et cigogneaux à la pelle.
Deux charrettes.


2 juillet 2015. Seize heures quinze. Nous quittons la Hongrie et entrons en Slovaquie.
Si nous étions soudain parachutés, les yeux bandés dans ces plaines agricoles ourlées de petits villages coquets, on pourrait imaginer qu'on est en Suisse. Le choc. Tout est à nouveau propret, le gazon coupé raz, les villas, pimpantes. La piscine et le trampoline au milieu du jardin, les enfants à vélo, les poussettes, les mamans, les bébés, tout ce petit monde bien fagoté, les horaires aussi, bien ficelés, on ferme!
Zéro charrette.

Sursauts de roche à mesure que l'on approche de la chaîne des Tatras, culminant à 2655 mètres et des poussières. Le paysage s'embellit. Et soudain, plantés devant nous, les pics, paraissant immenses au-dessus de toute cette platitude, la chaîne, haute mais courte: seulement vingt-six kilomètres de long qui lui valent le surnom de "plus petite haute montagne du monde".
Deux tiers sur territoire slovaque, un tiers en Pologne.


2 juillet 2015. Vingt heures quarante neuf. Nous quittons la Slovaquie et entrons en Pologne.

La Pologne

Une première image: une vie fourmillante à passé vingt et une heures, des couples, des jeunes, des vieux, des familles entières qui rentrent de rando, sac au dos, des cyclistes qui grimpent la côte...
Toute la Pologne sportive et amoureuse de la nature, et plus encore, tous les pays du nord, de la Suède aux Pays Baltes, pour qui les Tatras, culminant à plus de 2000 mètres, représentent les montagnes au caractère alpin les plus proches et les plus accessibles, se retrouvent réunis dans ce splendide parc, agglutinés sur ces magnifiques pointes. La montagne est grande, pourtant le moindre sentier, le moindre sommet, du plus facile au plus inaccessible sont pris d'assaut, dans une ambiance bon enfant.


Bienvenue à Zakopane.



 


Bienvenue en Suisse!


Un petit camping avec vue sur les Tatras, prairies et forêts, où il fait bon traîner, un air indubitable de vacances, et enfin des petites copines polonaises pour les filles qui ne veulent plus décoller.
Veronika, dans la caravane voisine avec ses grands-parents, et Zusa, petite-fille des propriétaires.
Le soleil tape, on récupère heureusement notre frigo grâce au savoir-faire d'un camping-cariste belge expérimenté.





Un premier contact avec la gastronomie locale complètement raté.


Un deuxième pour rattraper le premier, qui ne vaut guère mieux. Le gras suinte à chaque coup de fourchette, une flaque se forme sur laquelle surnage la "kotlet Zabi Dwor", selon la mode d'un chef visiblement peu concerné par la diététique.


Les rues de la ville sentent la saucisse et le fromage, la choucroute et le boudin. Les Moskol z maslem, galettes de pommes-de-terre servies avec un beurre à l'ail ou une crème aigre douce sont succulentes et sortent la tête haute de ce bain gourmand du nord, qui nous éloigne plus que jamais de la cuisine délicate et légère de la Méditerranée. Les pierogi ruskie, sortes de momos tibétains revisités, cuits à la vapeur, séduisent les filles. Ils se mangent salés -au fromage de chèvre, pommes-de-terre et oignons, viande choucroute, mozzarella tomates, épinards féta- ou sucrés, aux myrtilles ou à la framboise.


Nous nous rabattons bien vite sur les légumes et fruits frais de la région, plus faciles à trimbaler le lendemain sur les sentiers des Tatras dans un ventre qui sourit d'aise.

De belles marches, le long des rivières, comme celle de Dolina Strazyska, avec au terme l'ascension du Sarnia Skala, culminant à 1376 mètres (!) et pourtant, un air qui tient davantage des  Préalpes que du Jura.
Les filles, qui ailleurs soulevaient les exclamations admiratives d'autres randonneurs, passent totalement inaperçues ici au milieu des bambins pas plus hauts que trois pommes qui alignent les kilomètres et gravissent les sommets, accusant bravement le dénivelé.









Des randonnées motivantes pour les filles, comme celle de Dolina Koscieliska, jolie vallée se faufilant entre deux versants karstiques, qui passe par un fumoir à fromage et surtout au travers de galeries naturelles. La première, la Mrozma, 500 mètres de long, aménagée et éclairée nous donne un bel aperçu de ce monde souterrain que nous foulons sans en avoir conscience. La deuxième, la Mylna, qui a sans doute donné des frissons à plus d'un, nous interpelle déjà à la montée, alors qu'un flot de randonneurs rebrousse chemin, les uns nous demandant dans un mélange de polonais et de langage gestuel si on va vraiment monter là-haut. Tak, lançons-nous, le sourire niais. On comprend mieux lorsque le balisage, le sécurisant rouge-blanc-rouge, celui qui nous accompagne depuis des lustres sur les sentiers, en lequel on a placé toute notre confiance.... marque soudain l'entrée d'un trou à rat qui s'enfonce dans une obscurité humide. Une demi-heure de spéléologie au travers de boyaux étroits, les genoux dans la boue, le plus souvent à quatre pattes, pour le plus grand bonheur des filles, plus que celui des parents qui n'ont plus l'âge ni la souplesse requise.

















Zakopane a tout pour plaire aux familles. Randonnées de tout niveau, grottes, bergeries, luna park, aquapark, télésiège, funiculaire, tobogganing... et une merveilleuse piscine thermale, avec toboggan et vue imprenable sur les Tatras, où nous lézarderons deux après-midi.





Zakopane offre aussi un accès à de pittoresques refuges de montagne, et un merveilleux téléphérique. Tous deux malheureusement inaccessibles. Les refuges sont complets depuis belle lurette. Quant au téléphérique, tous les billets on-line sont vendus depuis longtemps, il reste l'option de la file d'attente, que l'on tente le lendemain. Vraisemblablement plus de deux heures à brûler au soleil... autant monter à pied. Encore une fois, mêlés à des centaines de randonneurs sur les sentiers. Et heureux d'apprendre de la bouche d'un polonais habitué des lieux que juillet est  vraiment une belle période, car il y a peu de monde.

Malgré la foule, magnifique balade à travers prairies et forêts, dégoulinants en chœur sous le soleil de plomb. Sept cent mètres de dénivelé jusqu'à un premier lac, le Czarny Staw Gasienicowy, trois cent de plus jusqu'au col du Karb, surplombant quatre autres magnifiques lacs de montagne, quelques minutes d'hésitation devant la splendide dalle qui mène au sommet du Koscielec et promet quelques petits passages de grimpe douce qui font baver les filles, à l'accès cependant barré de panneaux de mise en garde, mais en polonais, de toute façon, on n'y comprend rien, l'intuition que ce sera trop pour les filles, malgré leur envie, le sommet tout de même en extra pour moi, en contrepartie de toutes les parenthèses ornithos de monsieur.... Et le bonheur trois cent mètres plus haut, l'impression de planer sur cet éperon qui pointe au milieu de rien, une vue splendide sur la très difficile et mortelle crête en via ferrata entre le fameux Swinica et le Skajny Granat.




















Très belle descente, interminable. Il est tard mais le sentier est encore bondé. Difficile de dire qui, du chemin de pierre brise-mollet ou du flot de paroles ininterrompu des deux miss au faîte de leur forme, nous achève le plus en cette fin de journée. Toujours est-il que les plus vieux, fourbus, mettent le pilotage automatique en branle, tandis que les plus jeunes, qui ont acquis une endurance à toute épreuve, nous sèment à la montée autant qu'elles nous tirent à la descente.






Cap sur Cracovie.

@rts
On quitte les sommets pour plonger 135 mètres sous terre, dans les fameuses mines de sel de Wieliczka, classées à l'Unesco.



Petit pied à terre à quelques kilomètres de la ville... chez un concessionnaire de camping-car. 
L'occasion de réparer store, feu, tuyaux de gaz et autres broutilles, et d'emprunter la magnifique piste cyclable qui longe la Wisla jusqu'à la ville que nous arpentons en long et en large.







Bienvenue à l'Est, dans l'univers des cyclistes. Des centaines de vélocipèdes se baladent, petits et grands, jeunes et vieux, des charrettes au train, des bambins sur le siège. Un doux air de vacances, une terrasse, le soleil.



L'occasion aussi d'offrir à Zoé son cadeau d'anniversaire: une journée à l'Aqua-Parc.
      

Cracovie, une belle ville, dynamique, pleine de tentations.



Des terrasses rivalisant de charme. Sans doute les plus belles, les plus originales, les plus design que nous ayons croisées pendant le voyage.


On remue le passé dans l'ancien quartier juif de Kazimierz, la visite de la plus vieille synagogue de Cracovie nous plonge dans la culture juive, et dans l'histoire dramatique de ces milliers de déportés, de leur vie dans le ghetto, on tente d'expliquer l'inconcevable aux filles qui débordent de  questions.




 


La cuisine juive et israélienne embaume les ruelles...  Alléchantes senteurs de baba ganush et d'agneau grillé.


Le cœur de la vieille ville palpite, les places sont animées, retentissantes de musique et de rires, alors que le festival des artistes de rue bat son plein.





Et des odeurs, encore des odeurs qui brassent l'air, on y retrouve tous les pays pêle-mêle.
La cuisine y est moins lourde qu'en montagne, raffinée même, aux influences germaniques, hongroises et russes. Viandes en sauce, goulasch sur galettes de pommes-de terre, pierogi ruskie, à base d'oignons, de fromage et de pommes-de-terre.
Une cuisine fusion également dans les restos branchés qui essaiment la ville, de même qu'une kyrielle de petits bistrots où on mange sur le pouce, en self-service et pour quelques francs, spécialisés dans le slow food, le vegetarian et le vegan, ou dans les pierogi, avec un éventail de choix pluri-culturel lui aussi.
Les yeux et le nez plus que la bouche se gavent de toutes les saveurs qui affolent nos sens. Plus assez de temps pour un voyage gastronomique approfondi dans les quartiers de Cracovie.



Le temps. C'est qu'il commence à nous manquer cruellement, celui-là!

On a encore le privilège de compter en semaine...tant qu'on n'a pas défini de date de retour précise. Mais déjà sans s. On ne pourra cependant pas repousser à l'infini.
Comme une fatalité, tombe une première décision: ce sera pour juillet. Et nous sommes fermement décidés à ne pas empiéter sur août. Pas tellement envie de rentrer, mais le besoin, après une année de vagabondage, d'atterrir en douceur, de prendre le temps, de le perdre, aussi, à satiété. Pour se réadapter, s'installer, surtout revoir famille et amis.

Reste à définir nos envies pour la fin du voyage. Nous décortiquons la carte routière, visons le gris, si possible foncé, qui vire sur le noir: le relief.
Le Parc national de Babia Gora en Pologne? Les montagnes nous affolent autant que la nourriture, mais on les retrouvera incessamment sous peu.
On se tourne alors vers le vert, ponctué de bleu. Pourquoi pas du vélo dans les forêts, le long des rivières et au bord des étangs? Dans une région pleine d'histoire et de villes médiévales pittoresques... et donc de terrasses.
Vélocipédzer le long de la Wisla dans l'atmosphère estivale et légère de l'effort réduit à son minimum, agréable en cette fin de voyage, nous a envoûté.
Alors on surfe sur internet à la recherche de vélo le long de...
De l'Elbe, magnifique, mais trop au nord. Du Danube, entre Linz et Passau, splendide, mais trop cher, fini les terrasses. Du canal de Bata... top! Les images sur Google nous enchantent. Huitante kilomètres de piste cyclable entre Kromērìz et Hodonin, en Moravie du sud.
Et c'est parti!

15 juillet 2015. Quinze heures cinquante-cinq. Nous entrons dans le dernier pays de notre périple, avant de mettre le cap sur la Suisse.

La République Tchèque

Le paradis des cyclistes. Tout simplement merveilleux. Un réseau de pistes qui tourbillonnent autour des villes, des étangs, le long des rivières, qui quadrillent les champs de blé, de maïs et de tournesol. En excellent état, extrêmement bien indiquées, pour tous les niveaux. Des bars jalonnent les tracés, essentiels dans la chaleur redoutable de ce mois de juillet 2015.

Tourisme cent pour cent tchèque dans le petit camping animé au bord de la rivière Morava. Loïse réapprend le vélo "toute seule" qu'elle maîtrisait avant le voyage, et quitte enfin la barre.




Nos pensées s'envolent vers la Belgique alors que nous pédalons. Presque aussi plat que le plat pays, des canaux à longer jusqu'à plus soif, et de la bière, de la bière, et encore de la bière, par litron. Les tables croulent sous les chopes. Blondes, brunes ou rousses, elles apparaissent le soleil à peine levé et s'entrechoquent jusqu'au petit matin, la boucle est bouclée.

Magnifique boucle pour nous aussi. 45 kilomètres entre Napajedla, notre pied à terre, et Kromērìz, le long du canal et dans la campagne environnante, avec une pause piscine obligatoire sous la canicule, les eaux brunâtres de la Bata ne se prêtant guère à la baignade.












Le lendemain, une quarantaine de kilomètres nous mène au sud du canal, vers de petits étangs devenus enchanteurs dans la chaleur dense et épaisse qui nous emmaillote, de celle qu'on peine à transpercer. Les terrasses défilent. Kolada, bonaqua, glaces, tout est bon pour autant que ce soit liquide et frais...
Dernier apéro avant le retour délicieusement revigorant contre un vent d'orage, de face, tant pis, au milieu des canetons et des lièvres bondissant.

















Cap (le dernier) sur la région des étangs autour de Trébon, en Bohème... un autre paradis cycliste.

Telç, petite cité médiévale pleine de charme, nous accroche au passage.
Dernier repas à l'intérieur de Caracol.


Dernier bivouac sur le parking de la ville qui nous dévoilera les façades colorées de ses maisons étroites et plates le lendemain.






Et une fois de plus, un de ces hasards de voyage, une de ces rencontres inouïe. Une voiture s'arrête et nous laisse passer... puis nous lance: "vous n'étiez pas chez Vladimir, vous, des fois?" Nous reconnaissons alors le Belge avec qui nous avions passé quelques folles journées et beuveries en 2006, chez notre cher ami de Bucovine.

Petite halte à Trébon. Encore une de ces villes aux centres historiques plaisants qui foisonnent en Tchéquie, quadrillée de pistes cyclables et envahie par les vélocipèdes.


Un petit camping simple et rustique au bord d'un petit lac pour notre dernière pause avant le retour. Des sanitaires plus que basiques, des moustiques vrombissants, des guêpes agaçantes, mais un vrai petit bijou! Un lac sauvage en prolongement de notre terrasse, des arbres nous offrant une ombre agréable, beaucoup d'espace car peu de monde, un endroit cent pour cent tchèque, des voisins très sympathiques. On ne pouvait espérer mieux pour y couler nos derniers jours de voyage heureux.
Les filles à peine arrivées nous font faux bond, entraînées par leurs amies Monica et Adela. La barrière de la langue est définitivement rompue.




Quant à nous, le ballet des "dernières" a commencé. Dernier blog, dernier coup de balai, dernier gâteau et dernier pain dans le four magique...


Dernières balades... à vélo.


Et cette fois-ci, ça y est! On commence à compter en jours. Le retour est imminent, on baigne dans une ambivalence de sentiments et d'émotions. Le bonheur de retrouver ceux qui nous sont chers, la joie de regagner des terres connues, du Jura sauvage aux splendides Alpes, en passant par le bleu Léman et l'Auberge des Vignerons à Epesses, l'impatience de piétiner à nouveau les pavés de la Place de la Palud, de redescendre la Venoge, de renouer avec les apéros qui n'en finissent plus de s'étirer à la Romanellaz et à la plage.... et à la fois un sentiment de fin, de non-retour, parce que plus jamais on ne vivra cette vie-là, celle qu'on s'était choisi le temps de.
Avec en arrière-fond la peur de perdre cette inestimable liberté, d'oublier la merveilleuse élasticité du temps, de ne plus pouvoir le perdre, simplement, de devoir toujours le gagner.


Une fois quittée la Roumanie, nos amis Vladimir, Babi et Gigi, nous avons tous deux eu le même sentiment. Le voyage était en train de se terminer. La suite, nous l'avons appelée "vacances", mais on aurait aussi bien pu la nommer " transition". Une transition douce vers la Suisse en passant par des pays magnifiques, malheureusement méconnus, et pourtant débordant de richesses, tant culturelles, naturelles que sportives.... mais qui nous rapprochait irrémédiablement de chez nous.

En mettant le cap sur le nord, nous avons définitivement quitté le bassin méditerranéen, les peuples du sud et du soleil. L'insouciance, la légèreté, la fraîcheur, la spontanéité.
En Hongrie, Slovaquie, Pologne et Tchéquie, on s'est retrouvé catapulté dans notre petite schweiz par bien des aspects: jardins proprets, bien clôturés, géraniums et petits nains, perte d'élasticité dans les horaires et les règles qui sont soudain extrêmement bien respectées. Une certaine rigueur gagne la vie, on se fait remettre en place sur les pistes cyclables parce qu'on s'arrête au mauvais endroit, il ne faut surtout pas traverser au rouge ni enfourcher son vélo dans les ruelles interdites aux cyclistes. Les voitures encombrent à nouveau les routes, ça bouchonne de partout.
On retrouve une culture du loisir et le goût de l'effort avec les sentiers de montagne grouillant de monde, les pistes bondées de cyclistes.
D'autres détails nous rappellent que nous avons laissé le sud derrière nous. Le corps blanc d'Yvan ne choque plus, il se fond dans la masse. Après des mois de parade en t-shirt devant des locaux encapuchonnés et transis, on se surprend à se couvrir au moindre nuage tandis que polonais et tchèques se découvrent.

L'impression donc de s'être indéniablement rapprochés de la Suisse, et pourtant, on ne s'est jamais senti aussi "étranger": les relations se font plus distantes, on ne se salue plus, la curiosité laisse place à l'indifférence, l'élan vers l'autre se fige.
Les rencontres sont moins spontanées et plus difficiles. 

Voilà. Installés au bord de notre charmant petit lac, nous mettons la touche finale à ce dernier blog.


La nostalgie à bout de lèvres, nous vous livrons en vrac nos dernières impressions...
... petit feed-back sur cette belle année de vagabondage.

Et tout d'abord
Nos coups de cœur
Coup de cœur pour la magnifique Grèce, ce pays magique dont chaque montagne, chaque forêt, source, île porte la marque d'un dieu, d'une déesse, d'un héros. Chaque lieu raconte une histoire. Un pays pas si vaste, facile à parcourir, avec d'énormes étendues sauvages, et d'une variété inouïe. Mer, Îles, péninsules, montagnes, rivières et forêts chargées de faune et flore très riche.
Et quand on ajoute à cela la cuisine grecque et ses produits du terroir sublimes....

L'Italie pour sa gaieté, son humour, les contacts faciles, la langue chantante et belle, les villes décadentes pleines de charme, avec un coup de cœur tout spécial pour la Sicile et les magnifiques îles Éoliennes, l'immersion dans le monde des volcans, la découverte d'une vie insulaire très agréable hors saison.

La belle ville de Grenade en Espagne, la vie nocturne animée des bars à tapas, la beauté de son environnement proche, et bien sûr la Sierra d'Andujar, captivante, fascinante, cette immersion dans une nature sauvage où dominent les cris des animaux, où les sens s'affolent, tant ils sont sollicités. Ambiances, odeurs, images..... Et cela malgré l'obstination du lynx à nous éviter!

Le Portugal rural, traditionnel, et l'intérieur des terres magnifiques, aux villages médiévaux ensorcelants. Porto et ses vagues gigantesques, sa promenade, sa ville aux dimensions humaines... et le Porto bien sûr!

L'Albanie pour ses contacts plein de chaleurs, les beaux moments d'échanges avec des gens magnifiques, pleins d'espoir pour leur pays et aux valeurs qui chez nous se perdent, encore bien ancrées.

La Turquie, une vieille histoire d'amour, pour ses rencontres spontanées pleines de chaleur et d'ouverture sur l'autre, ses contrastes entre modernité et tradition, ses sites magnifiques, la grande diversité culturelle et géographique qu'offre un si vaste pays, les vacances en voyage au bord de la mer. La Turquie pour sa porte ouverte sur l'Asie et les rêves de voyage les plus fous, l'attrait irrésistible de l'Anatolie de l'Est, de l'Iran, de l'Asie Centrale et de la Chine qui se retrouvent soudain à portée de main.... Et pour ses envoûtantes odeurs de viande grillée qui vagabondent dans les ruelles, à toute heure du jour et de la nuit.

La Roumanie, une encore plus ancienne histoire d'amour, elle est vraiment greffée sur notre cœur, celle-là, pour la gentillesse de ses habitants, les contacts sympathiques, la vie traditionnelle de ses vallées et villages qui nous propulsent hors du temps, la mamaliga, sa nature incroyablement sauvage, avec un coup de cœur particulier pour le nord, la Bucovine et le Maramures.... et bien entendu nos amis Vladimir, Babi et Gigi!

Et enfin la Pologne et la Tchéquie, que nous avons à peine commencé à connaître et que nous nous réjouissons de découvrir dans les années qui viennent.
La Pologne pour sa magnifique chaîne des Tatras, le petit avant-goût de Suisse qu'elle nous a donné, rendant le retour moins abrupt, pour la splendide ville de Cracovie et ses terrasses design.

La Tchéquie pour les charmantes petites villes de Moravie et de Bohème, et surtout l'incroyable réseau de pistes cyclables qui quadrillent tout le pays, où il fait bon pédaler, les innombrables étangs qui paressent au soleil, dans un environnement sauvage où il fait bon nager, la vie cool et tranquille, l'ambiance estivale des bars et terrasses bondés et toujours animés.

Les plus grandes richesses
La liberté, le temps infini devant soi, le temps partagé avec les enfants.
L'agenda... définitivement vierge.
La vie cent pour cent à l'extérieur, ou presque, l'immersion dans la nature, les sens en effervescence.
La découverte de la faune et de la flore avec les filles, leurs yeux qui absorbent, qui pétillent.
L'école autrement.
Le rythme de vie, très souple.
Les belles rencontres, bien que pas aussi spontanées et nombreuses que lorsqu'on voyage à vélo. Le bonheur de vivre avec l'essentiel, les plaisirs simples.
L'approche d'un pays au travers de sa gastronomie.
La grande liberté et la spontanéité que permet la vie de "nomades" en camping-car, la route qui se dessine au fil des envies, des rencontres. La grande place laissée à l'imprévu.
L'incroyable beauté, diversité et richesse culturelle rencontrées dans une Europe somme toute petite, qui nous permet de flâner sur une échelle à dimension humaine.

Les plus grandes difficultés
Devoir attendre deux heures tous les matins que chacun se réveille, surtout en hiver où il était difficile de quitter la couette (dixit l'insomniaque).
L'humidité constante en hiver. Le froid aussi, permanent, dedans, dehors, l'impression de ne plus pouvoir se réchauffer.
Composer avec le rythme de vie de chacun, dans un espace restreint où on vit les uns sur les autres.
Le rythme de vie parfois trop intense, l'envie de découvrir toujours et l'incapacité de se poser et de ne rien faire (mais ça c'est notre problème).
La course à la connexion performante pour le blog.

Les plus grands manques
Un petit week-end à deux, un concert, un théâtre, un ciné, une terrasse en tête à tête.
Les amis et la famille.
Nos spécialistes de la médecine douce à portée de main.
Un vrai lit. Nos dos ont souffert cette année....

À notre plus grande surprise, le petit espace ne nous a pas pesé, on s'y est fait très rapidement, de même qu'au soit-disant manque de confort. Le soleil qui a intensément brillé cette année y a contribué, la nature s'ouvrant, infinie, devant notre maison. Très peu de pluie, la palme des journées les plus humides revenant sans aucun doute à la fameuse semaine de Porto, et les gouttes s'organisant le plus souvent de façon à tomber durant nos journées de route (et non l'inverse).
En revanche, un hiver très froid et long.

Et c'est parti!
En route pour nos deux dernières journées de voyage à travers l'Allemagne puis la Suisse, pour regagner nos pénates.
Avec une seule préoccupation en tête. À quand le prochain voyage?
Les destinations ne manquent pas!


A bientôt!!!